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Wacken Open Air 2016


Le logo du W:O:A 2016
Le logo du W:O:A 2016

Cette année, nous assistons à la 27ème édition du Wacken Open Air Festival, plus grand festival Européen sur le thème du Metal. Et cette année est particulière dans le monde des Metalleux... En effet, la légende Lemmy Kilmister, chanteur et bassiste de la légende Motörhead, nous a quittés en décembre dernier, et cette édition du W:O:A est la première depuis son décès. Le Hellfest y était allé de son hommage il y a quelques semaines, en proposant notamment une superbe statue à son effigie, trônant fièrement au sein de la Warzone. Le W:O:A n'est pas en reste niveau hommage, et c'est précisément ce à quoi on va assister tout au long de la première journée.

  
JEUDI 4 AOUT 

HENRY ROLLINS : Principalement acteur de son état, il est également chanteur. Mais ce jour, il ne chantera pas. Ce sont 45 minutes d'hommage à Lemmy qui attendent ceux qui sont venus écouter ce qu'il a à dire. Car Henry Rollins raconte des histoires, et c'est précisément ce qu'il va faire. Cette journée étant placée sous le signe de la tragique perte de Lemmy Kilmister, c'est de lui qu'il parlera. Car il l'a très bien connu. Ils ont par ailleurs participé tous les deux au film "Gutterdämmerung", un concept assez étonnant de Bjorn Tagemose. Pour en revenir à nos moutons, Henry Rollins nous propose donc de découvrir comment il a connu Lemmy, et il n'est pas peu dire que d'annoncer que les 45 minutes de son set seront d'une intensité incroyable. Une intensité telle qu'il en laissera quelques cordes vocales au passage. Lemmy aurait certainement beaucoup ri en entendant Henry Rollins narrer quelques-unes de leurs rencontres. C'est donc une introduction toute particulière que le W:O:A nous propose cette année, mais il valait le coup de le vivre. Place à la musique maintenant !

Photo des membres de Hämatom
Les membres de Hämatom

HAMATOM : On change complètement de domaine avec du Groove Metal Bavarois. Pour l'anecdote, les quatre membres de ce groupe portent pour nom les... quatre points cardinaux. Voilà qui n'est pas commun, mais ne nous arrêtons pas à cela. Car musicalement, c'est très intéressant ! Quelques notes d'Electro viennent souligner des rythmiques qui oscillent tantôt sur du Nu Metal, tantôt sur du gros Black (par ailleurs, le bassiste officie également chez Eisregen qui est précisément dans ce domaine). Ça attire mon oreille. Encore un groupe Allemand à noter dans mes tablettes, un de plus... Hämatom fait penser à tellement de choses qu'il est finalement difficile de lui coller une étiquette précise. J'y ai entendu entre autre du Die Apokalyptischen Reiter, du Dark Tranquillity, ou encore du Eluveitie pour n'en citer que trois, qui sont très différents les uns des autres, et pour souligner justement les références si diverses qui semblent inspirer les membres de ce groupe. Prenez un peu de beaucoup de groupes de Metal différents, ajoutez des masques qui ne sont pas sans rappeler Slipknot, et vous obtenez Hämatom ! Et en prime, ils offrent même des fleurs. Ma seule déception sera les 25 minutes qui composent le set. C'est court, très très court, beaucoup trop court.

SAXON : On ne présente plus Saxon, ce groupe qui propose un mix astucieux entre Hard Rock de Heavy Metal depuis 40 ans. Et le public ne s'y est pas trompé en ne laissant pas un seul centimètre carré de vide devant la scène, ni sur les côtés, ni même plus loin. Saxon est pourtant passé par une grosse période de vide dans les années 90, mais c'était pour mieux revenir sur le devant de la scène finalement. Et on peut dire que ce ne sont pas les années qui pèsent sur les membres de la formation. Ils ont l'air d'avoir trouvé la fontaine de jouvence, tant leur prestation est efficace. C'est d'ailleurs à la hauteur de la belle discographie du groupe, qui compte pas moins de 21 albums. Pour l'anecdote, ce groupe avait joué près de 3 heures lors de l'édition 2001 du W:O:A, ce qui est un beau record. Mais pour ce soir, ce sera "seulement" une durée d'une heure et quart. On n'aura pas droit à une seule seconde d'ennui, forcément. Au final, Saxon aura proposé un set sans aucune fausse note, et avec une énergie fortement communicative. Un très bon moment en somme.

Photo des membres de Panzerballett
Les membres de Panzerballett

PANZERBALLETT : Le nom lui-même est déjà surprenant. Il fallait donc s'attendre à ce que le son qui va avec le soit aussi, et je ne serai pas déçue pour ce qui est de la curiosité musicale ! Panzerballett, c'est un jeune groupe Allemand formé en 2004, qui offre une musique que l'on peut qualifier de Jazz Metal au sens propre. Car d'un côté vous avez du Metal progressif, par moments lourd, très lourd, et de l'autre du jazz... très jazz ! Et avec le saxo qui va bien, évidemment. C'est un étonnant mélange entre deux genres que tout oppose que nous avons là. Pour ma part, je n'aime absolument pas le jazz, et j'ai beaucoup de mal avec le Metal progressif. Mais Panzerballett reste une curiosité à voir au moins une fois dans sa vie, même si on n'apprécie aucune des deux facettes de sa musique. Au moins parce que techniquement, c'est de la haute volée, chaque passage de chaque morceau étant complètement unique. Le détail amusant, c'est que ces musiciens se plaisent à reprendre des mélodies que l'on connaît très bien, pour les arranger ensuite à leur sauce et nous les servir d'une façon dont que l'on n'aurait absolument pas imaginé. On se retrouve donc entre autre avec le thème de la Panthère Rose complètement revisité, et on aura la même chose en ce qui concerne le Muppet Show ou encore les Simpsons. Le résultat est à la fois décalé et ingénieux. A voir, donc, au moins une fois.

PHIL CAMPBELL'S ALL STARR BAND : All Starr Band, ou The Bastard Sons ? Non parce que la bannière au fond de la scène n'annonce pas le même nom que le programme... Mais Phil Campbell, guitariste de Motörhead depuis 1984, est bel et bien là, il n'y a pas d'erreur. J'avoue que j'ignorais totalement qu'il faisait des concerts en ce moment, je savais juste qu'il était entré en studio il y a quelques mois avec Chris Fehn, percussionniste de Slipknot, pour enregistrer un album solo. Mais bref, qu'avons-nous sur scène, donc ? Eh bien c'est du pur Hard Rock à la Motörhead, et c'est précisément une setlist basée sur ce groupe à laquelle nous aurons droit. Ça, et des reprises de morceaux d'autres groupes bien connus, et qui s'avèrent être les groupes préférés de Phil Campbell. Et donc, à côté des "Born to Raise Hell" et des "Ace of Spades", on a droit entre autre à du "Heroes" de David Bowie. Et même si le timbre de voix du chanteur est très différent de celui des chanteurs originels des morceaux repris, cela passe comme une lettre à la poste. En comparaison, on pourrait rapprocher sa voix à celle de Corey Taylor au sein de Stone Sour. Mon seul regret sera le morceau final de ce set, à savoir "Killed bu Death". J'avoue avoir bien du mal à la réécouter depuis le décès de Lemmy. Mais ça se tient par rapport à l'ensemble du set proposé. Nous avons donc eu là le second hommage à Lemmy de la journée, et pas des moindres.

Photo des membres de Iron Maiden
Les membres de Iron Maiden

IRON MAIDEN : C'est certainement le groupe le plus attendu de l'affiche 2016 du W:O:A. Au menu, pas moins de 2 heures de Maiden, et ça, ça ne se refuse pas ! On démarre donc sur un petit film d'à peine plus d'une minute, montrant l'avion du groupe (pour l'anecdote, réellement piloté par Bruce Dickinson, le chanteur du groupe) empêtré dans des lianes en plein coeur d'une forêt vierge. Il sera libéré de ses liens par une énorme main mystérieuse venue des fins fonds du sous-sol. Gageons qu'il s'agit de celle d'Eddy, la mascotte du groupe. Cet avion redécollera donc afin de faire atterrir les 6 membres du groupe sur la scène du W:O:A. Et c'est parti pour un set explosif, composé principalement de morceaux de l'album "The Book of Souls", le dernier sorti. Il faut dire que ce concert est le 72ème et dernier de la tournée "The Book of Souls Tour" du groupe, il faut donc bien présenter cet opus. Le décor est comme à chaque fois splendide, constitué de ruines d'un temple Maya, le tout enjolivé par de grands vases dont émanent des flammes. Les yeux les plus avisés trouveront d'ailleurs le regard d'Eddy dans ce décor, en plus de sa présence omnisciente dans le fond de la scène. Bruce Dickinson semble en bonne forme. Rappelons qu'il sort d'un cancer de la langue, et qu'il aurait pu ne plus jamais pouvoir chanter. Le groupe entier est d'excellente humeur, et ce ne sont certainement pas les trombes de pluie qui s'abattent sur les fans qui entameront la leur. On soulignera le grand humour dont Bruce Dickinson sait faire preuve, en chantant "Death or Glory", un extrait du dernier album, muni de deux bananes et imitant le singe. Fantastiquement funky, et très très drôle =) Les 2 heures de ce set auront filé à une vitesse folle, et le groupe aura d'ailleurs bien du mal à quitter la scène, notamment le batteur, Nicko McBrain. Mais toutes les bonnes choses ont une fin...

THERAPY? : Voilà un groupe que je n'avais pas écouté depuis très très longtemps, et que je ne connais finalement que très peu. Il s'agit d'un groupe Irlandais de Metal Alternatif, qui existe depuis 1990. Très productif, il propose pratiquement un album par an, et ne jouera pourtant que 40 minutes. Pendant ce laps de temps fort court pour un groupe qui compte pas mal d'albums en 26 ans, celui-ci nous fera son propre hommage à Lemmy (j'avais prévenu, c'est la journée), et proposera donc une reprise de "Ace of Spades" mémorable. Au final, le set laissera un sentiment de trop peu, même si pour ma part je n'ai pas accroché à tous les morceaux. Mais le groupe a montré une belle énergie, et il ne fait nul doute que les fans en seront sortis contents.

Photo de Lemmy Kilmister
Lemmy Kilmister

BORN TO LOSE, LIVED TO WIN (A FAREWELL TO LEMMY KILMISTER) : Le clou de la journée, c'est l'hommage ultime à Lemmy qu'aucun fan de Motörhead et, surtout de son créateur, n'était en droit de rater. Un hommage à la W:O:A qui a su y mettre tout ce qu'il fallait. Il me semble que c'est la première fois que l'organisation prévoit un tel moment après le décès d'un artiste, c'est dire à quel point Lemmy Kilmister était grand. Au menu, du Motörhead en fond musical bien sûr, et des images de Lemmy en concert, mais aussi dans la sphère privée, des extraits d'interviews et des photos, beaucoup de photos. Tout juste ce qu'il fallait pour se souvenir de ce grand personnage que l'on pensait tous immortel. Mais en réalité, personne ne l'est, et cet hommage nous le rappelle cruellement. Beaucoup des personnes présentes dans le public, très nombreux, y seront allées de leur larme à l'oeil, voire de leurs larmes tout court. C'est dur de se rappeler que l'on a perdu Lemmy Kilmister, surtout quand on voit que la scène est juste pourvue de ces murs de hauts-parleurs qui ne sont pas sans rappeler la scène habituelle des concerts de Motörhead. Personnellement, ce qui m'achèvera, ce sera l'entrée sur cette scène de Phil Campbell et de Mikkey Dee, respectivement guitariste et batteur du groupe. Mikkey Dee qui invitera par ailleurs le public à scander une dernière fois en boucle le nom de Motörhead, comme si un concert allait débuter. Mais il n'en sera bien entendu rien, Motörhead est mort le jour où son créateur nous a quittés. Désormais, on n'entendra plus jamais ça, mais l'héritage laissé par les albums du groupe resteront. Rip Lemmy, RIP Motörhead.

VENDREDI 5 AOUT

ENTOMBED A.D. : C'est la seconde fois que j'assiste à un concert de ce groupe, la dernière fois étant récente puisqu'elle remonte au Hellfest. Et je me souviens que j'ai eu envie de mourir pendant ce set. Alors, Entombed A.D. au W:O:A, ça donne quoi ? Eh bien tout pareil. Sauf que le public est très clairsemé malgré le beau soleil qui a quelque peu manqué la veille (il reste d'ailleurs une sacrée mare de boue de l'énorme pluie qui est tombée). Que dire de la prestation d'Entombed A.D. dans le détail ? Eh bien, outre le fait qu'encore une fois je n'accroche absolument pas, les fans sont contents. Et c'est vrai que ça dépote, il faut tout de même reconnaître ça à cette bande. Il est juste dommage de devoir constater que le réglage du son n'est pas au mieux, il est en effet compliqué de discerner le guitariste soliste au milieu de ce melting pot un peu trop brouillon pour mes oreilles. C'est d'autant plus dommage que c'est le premier groupe du W:O:A qui déçoit à ce niveau. Je retiendrai une exception néanmoins de la setlist, c'est l'avant-dernier morceau. A vrai dire, le seul qui m'a permis de retrouver un peu de cette mélodie que je cherchais désespérément tout au long du set.

Photo des membres de Axel Rudi Pell
Les membres de Axel Rudi Pell

AXEL RUDI PELL : Ici aussi, un public clairsemé. Mais ça n'empêche pas le set de démarrer sur des chapeaux de roue avec une intro fort sympathique avant l'arrivée d'Axel et de son groupe. Et heureusement, le réglage sonore est très différent sur cette scène, cela permet de rendre complètement audible les différents instruments. Il aurait été vraiment dommage de ne pas pouvoir entendre correctement un son comme celui que propose cette formation. Axel Rudi Pell, c'est un groupe qui propose un album par an, ou tous les 2 ans au pire, depuis la fin des années 80. Il évolue sur un Heavy Metal classique mais accrocheur et, fait rare, son leader est son guitariste. L'ensemble passe vraiment très bien en live et on sent une excellente ambiance entre les membres du groupe, une joie communicative avec le public par ailleurs. C'est donc une excellente heure de set à laquelle nous assistons, ce groupe fait clairement partie de ceux qui méritent d'être vus en live, et devrait même donner envie à ceux qui ne le connaissaient pas sur album, d'en découvrir la discographie.

ELUVEITIE : Je ne compte plus le nombre de fois que j'aurai pu les voir. Sauf que depuis la dernière fois, qui remonte à quelques années maintenant, le line up a subi de grosses modifications avec le remplacement de pas moins de 3 des musiciens récemment. C'est donc avec une certaine curiosité que je les attendais. Et comme ils jouent malheureusement sur la Black Stage, celle-là même où a joué Entombed A.D. un peu plus tôt, on y retrouve donc le même son un peu brouillon. Cette fois, on entend principalement la grosse caisse de la batterie, et c'est vraiment dommage. Outre cela, il faut remarquer que le changement de line up, bien que conséquent, n'affecte finalement pas vraiment la qualité de l'ensemble de la prestation proposée par Eluveitie. Je remarqué néanmoins une certaine absence de bonne humeur entre les musiciens, alors que dans le passé on constatait plutôt tout le contraire. Mais cela permet notamment d'entendre une version remaniée de "Tegernako", et c'est une bonne surprise. L'autre surprise du show, et non des moindres, sera la venue de Liv Kristine pour assurer le chant féminin sur "Call of the Mountains" puis "Rose for Epona". Bien sûr, elle n'a pas du tout la même voix qu'Anna Murphy, et son absence se fait du coup cruellement sentir. Et je dis cela alors que j'aime beaucoup Liv Kristine. Mais dans l'ensemble, le set sera tout de même très bon.

Photo des membres de Bullet for my Valentine
Les membres de Bullet For My Valentine

BULLET FOR MY VALENTINE : Le principe de beaucoup de festivals Metal (et pas Metal aussi, d'ailleurs), c'est de reprendre les mêmes groupes et de recommencer ce qui s'est déjà fait sur les précédents. Bullet For My Valentine ne fait pas exception à la règle puisque ce groupe était déjà présent au Hellfest le 17 juin dernier, mais aussi au Rock Am Ring deux semaines plus tôt. Alors si je ne le connais pas, maintenant... Du coup, chaque titre qu'ils joueront ce jour au W:O:A, j'aurai eu l'impression de les connaître par coeur, alors même que je ne me suis toujours pas penchée sur la discographie du groupe ! C'est donc un total d'1h15 de morceaux que le groupe proposera, devant un public très nombreux et totalement voué à sa cause. Il faut dire qu'un groupe tel que celui-ci a de quoi ameuter facilement les foules, tant ses morceaux sont d'une efficacité folle. Et il faut reconnaître que même au bout de la 3ème fois en à peine 2 mois en live, on ne s'en lasse pas le moins du monde. Je me souviens que je trouvais dommage cette absence de dialogue avec le public lors de ces 2 précédentes fois, je déplorais même de gros blancs parfois entre les morceaux. Ce jour, rien de tout cela, beaucoup de dialogue, et aucun blanc ! L'ensemble de la performance de Bullet For My Valentine est du coup beaucoup plus agréable et je le dis clairement, c'est ce set que j'aurai préféré des 3. Je n'ai plus qu'à passer à la discographie maintenant, il serait temps...

TARJA : Pour le coup c'est un peu la même que pour Entombed et Bullet For My Valentine, j'ai eu l'occasion d'assister à son set lors du Hellfest. Cela faisait 6 ans que Tarja n'avait pas foulé une scène du W:O:A pour présenter ses propres morceaux (elle y avait quand même fait une apparition aux côtés de Van Canto en 2014). Cette fois, nous avons droit à une introduction basée sur une vidéo de quelques minutes, montrant une Tarja resplendissante performer un "Ave Maria" grandiose dans une petite église, devant un parterre de privilégiés très peu nombreux mais qui n'en rate pas une miette. C'est après quelques vocalises sur une reprise de "Ohne Dich" de Rammstein, et une longue introduction symphonique, que la Diva fait enfin son entrée sur scène, en compagnie de son groupe. Et malgré le fait que sa prestation se fasse sur la Black Stage, cette fois le son est bon. Au passage, ce jour signe également la sortie de son nouvel album "The Shadow Self", et le moins que l'on puisse dire, c'est que Tarja y met de sa personne pour le présenter comme il se doit. Le coucher du soleil sied par ailleurs très bien aux envolées vocales qu'elle nous propose. Le tout, dans un style très éloigné de celui de Nightwish dont elle s'est complètement défaite, même si on note la présence d'un medley reprenant quelques morceaux pèle-mêle de son ancien groupe. Autrement, beaucoup de passage sont orientés Thrash Metal, et le tout passe à merveille. La chanteuse d'Arch Enemy sera invitée le temps d'un morceau, juste après le single "Innocence". S'en suivra la démonstration vocale que je trouve la plus impressionnante venant de Tarja, à savoir "Victim of Ritual". Un très bon set en somme, un peu court cependant.

Photo des membres de Blind Guardian
Les membres de Blind Guardian

BLIND GUARDIAN : Ce groupe existe depuis les années 80 et se nommait au départ Lucifer's Heritage. Etant donné que la plupart des morceaux évoquent l'univers de Tolkien, on a envie de dire heureusement qu'ils ont décidé de changer de nom. Et c'est après une introduction épique que le groupe fait son entrée pour 1h30 de show. Blind Guardian, musicalement, ce sont des envolées grandioses saupoudrées de refrains qui peuvent chacun faire office d'hymnes, et des riffs de guitare très efficaces. Un bonheur, et le public, très très nombreux, chante chaque refrain sans se faire prier. C'est à une véritable symbiose entre lui et le groupe à laquelle on assiste là, et à aucun moment la température ne redescendra. On ressort donc de ce set forcément fatigué devant l'énergie déployée, mais forcément heureux aussi.

MINISTRY : La dernière fois que j'ai vu Ministry en live, c'était en Allemagne à l'occasion du M'Era Luna 2006, et je me souviens très bien y avoir laissé un tympan et demi sur place. C'est que Ministry, non seulement c'est du pur Indus-qui-tue-sa-maman, mais en plus le volume sonore y est fort, très très fort. Et donc, bien que j'aime plusieurs titres de Ministry, je redoute ce set qui arrive. La première chose que l'on remarque, si cela fait plusieurs années que l'on n'a pas vu ce groupe en live, c'est que son mentor, Al Jourgensen, a sacrément vieilli. Pour l'anecdote, il avait annoncé la séparation du groupe en 2007, pour se reformer finalement en 2011 (et c'est d'ailleurs le W:O:A qui l'avait annoncé). Il n'y a pas vraiment de point de comparaison possible en ce qui concerne ses compagnons de scène, car les plus anciens n'avaient intégré le groupe qu'en 2006 pour le claviériste, et en 2007 pour le guitariste et le batteur. Le bassiste quant à lui a intégré le groupe en 2011 au moment de la reformation de Ministry. Il faut savoir que Ministry, avant de devenir la référence suprême de l'Indus que l'on connaît aujourd'hui, était supposé évoluer dans l'Electro-pop. Du coup, nous en sommes à des années-lumières, et ça fait du bruit sur scène, beaucoup de bruit. Les morceaux s'enchaînent les uns après les autres, pratiquement sans transition, et une oreille non avertie aurait d'ailleurs bien du mal à différencier les morceaux les uns des autres. C'est entêtant, et ça explose la tête. Mais quand on aime l'Indus, ça fait fichtrement du bien ! Pour l'anecdote, Jourgensen fera des heureux dans les premiers rangs en descendant à la rencontre de son public durant le dernier morceau du set.

Photo des membres de Testament
Les membres de Testament

TESTAMENT : Ce n'est pas ma tasse de thé à la base, car il s'agit là d'un groupe de Thrash Metal... Mais les musiciens de cette formation ont su saupoudrer leur musique de quelques passages Heavy qui ne sont pas faits pour me déplaire. Testament, ce n'est pas un groupe tout jeune puisqu'il existe depuis 1983. Il a subi de nombreux changements de line up tout au long de sa carrière, de sorte qu'aujourd'hui il ne subsiste que le guitariste lead, Eric Peterson, de la formation originelle. Mais le line up que l'on voit ce soir est stable depuis 2007, et on leur souhaite que cela dure car, même en n'étant pas particulièrement fan, il faut reconnaître que l'ensemble fonctionne très bien en live. Certains morceaux ne passent pas forcément bien dans mes oreilles, mais les survivants qui sont restés pour les voir ne seront pas déçus. Oui car Testament a commencé son set à 01h45, il fallait donc vraiment le vouloir pour y assister. Malgré l'heure, le groupe se montre très en forme, même si le public n'est pas très nombreux. Public qui semble boire chaque parole, intégrer chaque riff. On aura donc droit à un bon show dans l'ensemble.

SAMEDI 6 AOUT

BORKNAGAR : On a là un groupe de Metal Progressif Norvégien pour débuter cette dernière journée du W:O:A 2016. Il est né en 1995 et intègre quelques éléments Folk et Black dans une musique fort changeante. Et on démarre malheureusement avec un son de très mauvaise qualité, et il est bien difficile d'entendre les paroles dans les premières secondes (évidemment, vu que le groupe passe sur la Black Stage). Alors déjà qu'il est particulier de voir jouer un groupe tel que Borknagar en plein jour (le soleil est en effet radieux), cela n'aide pas vraiment à entrer dans son univers ténébreux. En tout cas, le public est très nombreux, et le set diablement efficace. La dimension progressive de sa musique et des chants aussi qui passent du clair aux grunts, s'entend clairement, même si l'on reste principalement sur des rythmiques axées Black Metal. La plupart des morceaux accroche l'oreille, et on ressort de ce set content d'y avoir assisté, gardant notamment en tête le souvenir des chants clairs qui subliment vraiment la musique parfois si violente de ce groupe.

Photo des membres de Metal Church
Les membres de Metal Church

METAL CHURCH : Du Heavy Metal Américain des années 80, forcément on va trouver que ce n'est pas l'originalité suprême. C'est sur une introduction qui augure du bon que démarre le set de Metal Church, devant un public qui n'attend que ça, aussi nombreux que pour Borknagar. Le son est toujours aussi bon sur la True Stage, et ça démarre sur des chapeaux de roue avec "Fake Healer". S'enchaîneront des titres tout aussi efficaces les uns que les autres, et des solos de guitare remarquables. Le groupe se fendra bien sûr, en sus de leurs anciens titres, de 2 titres issus de son dernier album, élégamment nommé "XI", sorti le 25 mars dernier, dont "No Tomorrow" qui aura particulièrement retenu mon attention. La durée de ce set, qui s'élevait à 1h10, n'a pas rendu justice à ce groupe qui mérite tellement mieux. Un vrai moment de bonheur, à revoir !

THERION : On ne présente plus les Suédois de Therion, qui sortent albums sur albums depuis 1987. D'abord orienté Death Metal, le groupe a su se renouveler au fil des ans, et propose aujourd'hui une musique très variée. Ils nous reviennent donc après quelques années de pause, et encore une fois du changement dans le line up. Ce groupe fait en effet partie de ceux qui changent tout le temps de membres. Avant de parler du set de ce jour, signalons qu'à la mi-juin dernier, Christofer Johnsson, éternel chef de file de la formation, annonçait que son ambitieux projet de Rock Opera était enfin terminé. 48 scène pour un total de 3h25 de durée, rien que ça ! Et donc, les quelques concerts que Therion donne cet été, font office de pause pour le groupe avant son entrée en studio pour l'enregistrement de ce projet, prévu pour septembre. Rendez-vous en 2017 pour découvrir cela sur scène. Pour l'heure, retrouvons les grands classiques que l'on connaît de Therion ! Musicalement, c'est conforme à mes nombreux souvenirs live de ce groupe. Mais scéniquement, il a manqué un peu de ces décors grandioses auxquels la formation nous avait habitué. Les tenues sont cependant toujours aussi soignées. On remarquera cependant un décalage avec celle de Linnéa Vikstrom, qui affiche un look axé punk. Et on tentera de faire fi de son problème de fermeture éclair de pantalon qu'elle rencontrera dès le premier morceau (elle profitera d'un rapide passage en coulisses pour arranger ça). On aura la surprise de voir Snowy Shaw débarquer pour "Typhon". "Lemuria" sera reprise d'une main de maître par la nouvelle chanteuse lyrique de la formation, Chiara Malvestiti (qui officie aussi au sein du groupe Crysalys). Ils me feront également la surprise de jouer un titre que je n'ai pas l'habitude d'entendre en live et qui est celui qui m'a fait connaître Therion, à savoir "Flesh of the Gods", extrait de l'album "Deggial" sorti en 2000. Ce set sera un excellent moment dont je garderai un très bon souvenir, comme d'habitude.

Photo des membres de Steel Panther
Les membres de Steel Panther

STEEL PANTHER : Un peu d'originalité avec Steel Panther, ce groupe de Glam Metal très parodique des années 2000. Le Glam, quoi qu'on en pense, ça rassemble les foules, et le public est extrêmement nombreux pour venir voir la prestation tout en humour de Steel Panther. C'est le genre de groupe dont il ne faut surtout pas se contenter des albums, car en live c'est un vrai spectacle que ses membres proposent. Mais si vous êtes allergique aux tenues hautes en couleur et aux morceaux qui évoquent à outrance le sexe, les femmes et la drogue, passez votre chemin, vous seriez malheureux devant un tel set... Car on fait difficilement plus cliché que Steel Panther. Ils en jouent énormément, mais force est de constater que ça plaît. Beaucoup. Quelques demoiselles auront la joie de pouvoir monter sur scène le temps de quelques morceaux, dont une chanson improvisée pour l'une d'elles. On peut dire que ce groupe sait mettre l'ambiance, et quand on apprécie le Glam, on ne peut passer qu'un bon moment !

TRIPTYKON : Triptykon, c'est tout jeune. En effet, ce groupe a été formé en 2008. Il mélange différents styles, entre Black, Death et Doom et nous vient de l'un des fondateurs de Hellhammer puis Celtic Frost, Thomas Gabriel Fischer. Le groupe affiche une image très satanique, à grand renforts de croix inversées sur fond d'un Jésus Christ crucifié. Ça dénote complètement du style du groupe précédent, on en est véritablement à l'opposé. Musicalement, c'est du lourd. Dans tous les sens du terme, car le groupe semble particulièrement attaché à un univers très sombre et dérangeant, nous avons donc droit à des morceaux fortement teintés de Doom. Il faut aimer. Pour ma part, ça a du mal à passer, malgré un set très propre. Il est difficile de rendre en live l'ambiance qu'un tel groupe cherche à semer, mais il faut dire que les musiciens s'en seront très bien sortis.

Photo des membres de Clutch
Les membres de Clutch

CLUTCH : On a ici du Stoner Rock fondé dans les années 90. Et forcément, au sortir de Triptykon, ça réveille direct ! Le quatuor a décidé de ne pas utiliser l'ensemble de l'espace dont il dispose sur la Party Stage, et ne s'embarrasse d'aucune fioriture. On a en effet une batterie beaucoup moins fournie que la plupart des autres groupes présents au W:O:A, un seul guitariste, et un bassiste qui joue sans mediator (on saluera la performance car c'est plutôt rare). Je ne connaissais absolument pas Clutch, pas même de nom. Mais je dois reconnaître que sur scène c'est très efficace. Comme quoi, il n'y a pas forcément besoin de dizaines de fûts pour faire du bruit. Et d'ailleurs, le batteur de la formation est très bon pour ce qui est de jouer avec les contre-temps. A l'ensemble de ce que Clutch propose en live, il manque juste un petit soupçon de dialogue avec son public pour être vraiment au top dans cet exercice.

ARCH ENEMY : On ne présente plus Arch Enemy. Sauf que moi, je n'ai réellement découvert ce groupe que lors du Hellfest 2015... Et je me souviens à quel point ce set m'avait fait regretter de ne pas avoir creusé la discographie du groupe plus tôt. Ce soir, j'arrive donc avec une connaissance un peu plus étendue d'Arch Enemy, qui me permettra de pouvoir profiter pleinement du show. Et quel show ! Le groupe a mis les petits plats dans les grands avec un décor grandiose et chacun de ses membres affichant une forme olympique. C'est du grand Arch Enemy que l'on voit ce soir, un véritable bonheur ! Et le set, d'une durée d'1h15, paraîtra malheureusement bien trop court, d'autant plus qu'il n'est fourni que des titres les plus efficaces de la formation... Il s'agira donc d'une heure et quart de pure folie qui s'emparera de la Black Stage, et pour une fois avec un son très correct ! Le décor, la pyrotechnie, le public en délire, tout y est pour passer ce qui sera pour moi le meilleur moment du W:O:A 2016. Je suis ravie de terminer cette 27ème édition sur ce groupe-là. Et maintenant, c'est l'évidence même, j'aime beaucoup Arch Enemy.

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